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Auteur :  Jacques Sicard
Éditeur :  La Barque
Nombre de pages : 96
Prix public : 18€

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De la maison jaune

Parmi une quinzaine de titres parus, ce quatrième livre de Jacques Sicard (né en 1949) à La Barque est un livre de souvenirs et de cinéma, tout à la fois Journal composé, écrits convoquant la Vieille Charité à Marseille et la salle de cinéma que ce lieu abrita ; des écrivains, des poètes, des musiciens, le peintre Paul Cézanne et le cinéaste portugais João César Monteiro auquel le titre de cet ouvrage rend hommage et fait référence à son film précisément intitulé Souvenirs de la maison jaune.

Textes de pensées à l’exigence poétique et politique. Livre d’envergure, de passages dans les conduits de ses CLXIX (169) séquences, De la maison jaune, oscille entre Journal & Mémoires, texte réflexif & poésie. S’y égrènent aussi bien des souvenirs – d’un lieu chargé d’histoire (édifié au xviie siècle, on décida, à la suite de l’édit royal sur « l’enfermement des pauvres et des mendiants » , d’y enfermer les pauvres natifs de la ville), soit la Vieille Charité sise au coeur du quartier du Panier à Marseille qui hébergea une salle de cinéma que l’auteur a fréquentée, au nom évocateur, Le Miroir ; de ce lieu donc et des films qu’il y a vus, à commencer par « Souvenirs de la maison jaune » de João César Monteiro, où il va sans dire s’origine le titre de ce livre…-, que des pensées (tour à tour poétiques, politiques, esthétiques…), non sans cette « affection sérieuse » , « épreuve du temps sur le désir » qu’est la mélancolie. Pensées qui par jeu, du fait même de se le raconter, sont parfoisvattribuées à d’autres : Monteiro tout particulièrement à qui l’auteur prête celles qu’il s’imagine avoir été les siennes, ou encore de Paul Cézanne, dont, au passage de certaines oeuvres dont il rend compte, il imagine ce que lui-même aurait pu en dire.

Ainsi de solitaire Jacques Sicard s’entoure de voix, fantômes en son esprit – « fantôme » à un moment, au passage d’un passage, défini comme « un être qui surgit jusqu’à se rendre palpable : par les ailes tactiles des oiseaux, par la brume qui descend des montagnes, par le changement de régime du sang ». (L). Ca griffe, émeut, surprend, conduit… Sans doute le livre, et l’on espère pas le dernier, le plus important de son auteur, se terminant par ces mots : « La dernière poignée de main est toujours la plus douce ».

Un manière en plus de rappeler à La Barque le livre de João César Monteiro.