Mettre la gomme
Mettre la gomme parle de vitesse. Une sorte de passion de l’asphalte et du caoutchouc. Le pneu est mon odeur. Le pneu brûlé. Fumant. Et sa trace d’un S qui veut dire zéro. Ca commence par un monologue sur une tombe. Et la tombe ne répond pas, bien sûr. Reste cette trace et cette odeur. On ne peut pas dire que le monde est pourri, ça serait trop beau, simplement il ne veut pas. Pas de nous, pas d’eux, de personne en fait.
A peine veut-il des morts, et encore, s’ils ne sont pas morts d’aller trop vite. Ils se sont mis à deux pour écrire ce recueil. L’un reprenant les poèmes de l’autre. Avec sa langue poétique à lui. On dialogue de langue à langue donc, on ne se répond pas, on répète. Voilà deux aspects du même regard. Une parole qui circule de bouche en bouche, presque un chant. Rien ne se redit vraiment, rien ne s’efface non plus, la terreur siffle simplement en continuo.