Prodiges et vertiges de l’analogie
A côté de l’abus de pouvoir « scientiste », il en existe un (le « littérarisme ») qui consiste à croire que ce que dit la science ne devient intéressant et profond qu’une fois retranscrit dans un Langage littéraire et utilisé de façon « métaphorique », un terme qui semble autoriser et excuser presque tout. Au lieu d’un « droit à la métaphore », on devrait parler plutôt d’une propension à exploiter sans précaution ni rigueur les analogies les plus douteuses, une des maladies courantes de la culture littéraire et philosophique contemporaine.
Plus de vingt-ans après « l’affaire Sokal » dont il analysait les enjeux, ce livre garde toute son actualité, et son mordant. Pour cette nouvelle édition augmentée, préparée avec Lui avant sa disparition, Jacques Bouveresse a jugé utile d’ajouter un texte récent dans lequel il revient sur les dénégations qu’une partie du champ intellectuel français a dressées, et dresse encore, face aux questionnements critiques.